Communiqué du Collectif « Non à EDVIGE »
Datés du 16 octobre, jour de la sainte Edwige, et publiés le 18  
octobre, deux décrets ressuscitent le décret créant EDVIGE,  
pourtant retiré le 20 novembre 2008, après une mobilisation de près  
de 250 000 citoyens et 1300 organisations
Il est indéniable que cette mobilisation n’a pas été totalement  
ignorée, qu’il s’agisse de l’abandon nécessaire d’une mesure  
phare, celle qui consistait à ficher la vie sexuelle et l’état de  
santé, considérées comme des données sensibles au sens de  
l’article 8 de la loi du 6 janvier 1978, ou du mélange des  
finalités, aujourd’hui distinctes dans deux textes différents, ou  
bien encore de la traçabilité de l’accès aux données et à leur  
effacement mieux garantis.
Pour autant, de nombreuses dispositions qui avaient fait réagir  
perdurent. Ainsi,
 le fichage des mineurs dès 13 ans sur la base de la présomption  
d’atteinte à la sécurité publique ou des mineurs dès 16 ans pour  
les enquêtes administratives liées à la sécurité publique,
 le recueil de données sensibles comme les « activités publiques  
 » ou les « motivations politiques, religieuses, philosophiques ou  
syndicales », considérées comme pouvant être incompatibles avec  
l’exercice de certaines fonctions ou missions, sans que soient mieux  
précisées ces « motivations »,
 ou bien encore « l’origine géographique » qui pourrait  
conduire à stigmatiser des populations non seulement au regard de  
leur origine ethnique, mais également au regard de leur résidence  
dans certains quartiers.
Les organisations membres du Collectif « Non à EDVIGE » déplorent  
et dénoncent le fait que des décrets ont été signés dans la  
précipitation, alors que de nombreux représentants de l’État et  
parlementaires, y compris de la majorité présidentielle, avaient  
convenu que la création de tout fichier portant atteinte aux  
libertés et aux droits fondamentaux devait être du ressort de la loi.
Ils considèrent que ces deux décrets ne répondent en rien aux  
objections qui avaient été émises à l’encontre d’EDVIGE. Ils  
appellent donc à une mobilisation de même ampleur. Ils se réservent  
par ailleurs le droit de former des recours contre ces décrets devant  
le Conseil d’État. Ils réclament qu’un large débat  
démocratique s’instaure sur la question du fichage.
Contact Presse du Collectif contact@nonaedvige.ras.eu.org
Site web : http://nonaedvige.ras.eu.org


 Revue Terminal 
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