Travail


Luc Bonneville a étudié l'informatisation du secteur de santé au Québec qui résulte d'un vaste projet de restructuration de ce secteur présenté par presque tous les acteurs comme la solution à la crise financière du système de santé et la marche inéluctable d'un modéle économique qui s'impose à tous les niveaux. L'expérience québécoise fait écho, hélas à ce qui se passe chez nous. L'acte de soigner est soumis à des critéres de performance, et à l'application de normes qui reposent sur la mise en comparaison/compétition des pratiques soignantes. Ce qui frappe dans cette étude, c'est la quasi-évidence aujourd'hui de la solution à rationalité économique, le ton péremptoire ou soumis (selon leur position relative dans la hiérarchie administrative) des acteurs qui hier encore contestaient le fondement de cette réforme. Aujourd'hui, c'est la raison économique qui prédomine sur la raison clinique. Le contrôle et la surveillance sont les leitmotiv des décideurs et les TIC ne se justifient plus par l'amélioration de la qualité des soins ou la mise en ligne et la circulation à tous les niveaux des informations nécessitées par le soin des malades mais par des objectifs de productivité et d'économie du système.